Jusqu’à la Révolution française, les terres de Corronsac, comme partout en France, ont changé maintes et maintes fois de propriétaire. Bien entendu, Corronsac faisait partie du Comté de Toulouse, jusqu’en 1270, date de la mort de Jeanne, fille de Raymond VII, dernier de la lignée des Comtes de Toulouse. À cette date, comme stipulé dans le traité de paix signé en avril 1228 entre ce dernier et Saint Louis, toutes les terres du Comté de Toulouse reviennent au Roi de France.
Mais Philippe II (le Hardi), roi de France à cette date, par une lettre patente rédigée en septembre 1279, laisse une partie de ces terres à l’évêché de Toulouse. On peut y lire en particulier : « le roi conserve la plénitude de ses droits depuis les prairies de l’Hers jusqu’aux bords du Touch, de Blagnac à Vieille-Toulouse et de Castanet à Portet », puis : « il laisse à l’évêque, en seigneurie et en justice, Corronsac, Péchabou, Donneville », ou encore : « le roi fait à l’évêque une donation entre vifs du lieu de Montbrun ».
Par la suite, on trouve des documents qui permettent d’identifier quelques-unes des familles qui ont possédé le « fief » de Corronsac à partir du XVIe siècle.
Vers 1550, les terres de Corronsac appartiennent à la famille Séré, marchands de Toulouse. En 1549, Bernard Séré habite au n°5 de la rue du musée, puis, vers 1555, au n°10 de la même rue. En 1558, il est élu Capitoul et accède ainsi à la noblesse. Il peut alors porter le titre de Seigneur de Corronsac.
En 1558, son fils Bertrand de Séré, seigneur de Corronsac a la charge de receveur particulier de Toulouse.
En 1583, le poète languedocien Augier Gaillard dédie son ouvrage Lou banquet à Guillaume de Séré, seigneur de Corronsac, en remerciement des aides financières que lui a accordé ce dernier.
Au XVIIe siècle, Corronsac appartient quelque temps à la famille Mansencal, seigneurs de Venerque. En effet, Claire de Mansencal, seigneuresse de Corronsac, est décédée le 23 novembre 1648 à Venerque.
Plus tard, Corronsac passe dans les mains de la famille Catel dont le membre le plus célèbre fut Guillaume de Catel qui a écrit L’histoire des Comtes de Toulouse et Les mémoires de l’histoire du Languedoc.
Le 2 janvier 1669, Charles de Catel, seigneur de Corronsac, est maintenu dans sa noblesse par M. Bazin de Besons, intendant du Languedoc. Il habite au n°9 de la place Saint-Étienne à Toulouse.
Le 6 avril 1689, sa veuve Marie de Filhol dénombre (c’est-à-dire montre ses titres de propriété de) la seigneurie de Corronsac au diocèse de Toulouse, devant les capitouls.
Le 20 avril 1690, sa fille Marie renouvelle ce dénombrement.
Au début du XVIIIe siècle, le seigneur de Corronsac est le noble, écuyer, Denis DURTAUD qui décède le 24 juillet 1719 et est enseveli dans l’église de Corronsac. Après sa mort, le château continue d’être appelé "château d’Urtaud", et donnera son nom au lieu-dit Urtaud existant de nos jours.
Puis, les terres de Corronsac sont acquises par la famille Martin.
En 1723, Jacques Martin, fils de Jean Martin, marchand de laine de la rue Saint Ursule, qui a été élu capitoul en 1717, achète le fief d’Ayguesvives au Maréchal de Belleiste, mais il est déjà seigneur de Montgiscard, de Pouze et de Corronsac. Sa famille prend alors le nom de Martin d’Ayguesvives.
En 1760, son petit-fils Jean-Jacques-Marie-Joseph de Martin d’Ayguesvives, seigneur de Montgiscard, Ayguesvives, Soucase, Pouze et Corronsac est conseiller au parlement de Toulouse. Il habite au n°16 de la rue Mage à Toulouse. En 1767, il est président de la chambre des enquêtes de Toulouse. En 1789, il prend part à l’assemblée générale de la noblesse convoquée à Toulouse. Il sera le dernier seigneur de Corronsac. Arrêté par les révolutionnaires toulousains avec 52 autres membres du parlement de Toulouse, transporté à Paris et jugé sommairement, il est guillotiné le 14 juin 1794.
Sources bibliographiques :
Archives de la ville de Toulouse (inventaire de Roschach)
Annales de la ville de Toulouse (Germain de La Faille, 1701)
La mosaïque du Midi (périodique, juillet 1841)
Nobiliaire toulousain (Alphonse Brémond, 1863)
Armorial général des familles nobles du Pays Toulousain (Alphonse Brémond, 1869)
Le trésor de l’église de Venerque (Abbé Melet, 1885)
Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse (série 8, tome 8 de 1886 - série 11, tome 8 de 1920 – série 12, tome 4 de 1926)
Moun lengatge bèl (Jean-François Courouau, 2008)
Une guerre civile : affrontements religieux et militaires dans le Midi Toulousain, 1562-1596 (Pierre-Jean Souriac, 2008)
Arbre généalogique de la famille Martin d’Ayguesvives sur Généanet.